Dans le prolongement des CIPAN, les mélanges biomax (biodiversité maximale) sont composés d'au moins trois espèces différentes si possible. IIs jouent la sécurité avec un choix multi-espèces surtout dans les régions parfois touchées par le manque d'eau ou la température. Le but premier n'est pas de produire de l'azote mais du carbone et redynamiser la vie du sol en recyclant les éléments minéraux présents dans le sol ou rendre disponibles certains éléments, comme le phosphore, fixés dans la roche mère. Ils produisent fréquemment entre 3 et 6 tonnes de MS/ha et plus rarement jusqu'à 8 tonnes mais, cela dans d'excellentes conditions pédoclimatiques. En général, d'après la littérature, il faut qu'il y ait une crucifère, une graminée et une légumineuse. Ce sont trois familles botaniques et systèmes racinaires différents qui peuvent se compléter dans l'étagement du couvert et dans la fourniture de l'azote, notamment.
Les crucifères jouent leur rôle de “pompe” à nitrates avec une restructuration du sol plus ou moins importante par éclatement (du radis chinois à la moutarde respectivement) grâce à leur système pivotant et occupent l'étage supérieur (jusqu'à 2 m pour la moutarde). Ceci est dû à leur croissance très rapide qui contrôlent parfaitement les mauvaises herbes. Le mélange de plusieurs espèces permet de couper efficacement la rotation mais, attention aux crucifères dans les rotations chargées en colza.
Les graminées ont une croissance modérée et occupent la surface du sol. Avec leur système fasciculaire assez agressif, elles “émiettent” superficiellement le sol en le rendant assez grumeleux. Leur implantation est plus lente que les crucifères mais elles continuent à pousser pendant l'hiver.
Hormis le système pivotant et restructurant de la féverole, les autres légumineuses ont un enracinement superficiel sans effet sur le sol. En revanche, elles sont indispensables pour l'équilibre et la performance d'un biomax. Les nodosités de celles-ci permettent, d'une part leur auto-suffisance en azote et, d'autre, elles en fournissent pour le reste du couvert.
Les biomax sont ordinairement utilisés dans les itinéraires simplifiés voire en semis direct sous couvert (SDSC). En effet, les couverts végétaux, grâce à leur biomasse importante, vont servir de paillage sur le sol pour empêcher le salissement temporaire des cultures. Ce dernier est particulièrement vérifiable avec une culture d'hiver comme le blé ou l'orge. En SDSC, il est possible de semer une culture directement dans la végétation en la plaquant au sol. Dans le cas d'un mélange gélif, il est possible de ne pas appliquer d'herbicide total, ce qui est plus rarement vérifié pour les semis de printemps. En techniques culturales simplifiées (TCS), il est impératif de détruire les couverts avant la fin de l'hiver pour faciliter la reprise du sol, le réchauffer et déclancher la minéralisation. Pour aider le processus, il est bon de choisir des espèces telles que la féverole, la phacélie ou le nyger qui ont une tige sombre après leur destruction contrairement à la moutarde (blanc tirant sur le beige). Les méthodes de destruction sont multiples. Elles peuvent être chimiques, naturelles (gel) ou mécaniques (roulage sur sol gelé, déchaumage superficiel).
Le descriptif de chaque espèce se trouve dans la sous-rubrique “Les espèces utilisées en couvert”.
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