Coulonges-les-Sablons

Sommaire : Présentation des couverts chez JC Leroyer et R Decraemere et le résultat sur le maïs suivant

1)Les couverts végétaux

-Jean-Claude Leroyer

Agriculteur en polyculture élevage, il s'est lancé réellement dans les couverts végétaux. Sa plateforme regroupe pas moins de 18 couverts (schéma en fin de semaine) de toutes les sortes et avec des fourchettes de prix très importantes. Ceux-ci ont permis de montrer le rapport “qualité-prix”, ont montré les erreurs possibles dans l'ajustement des doses et vont demander certains ajustements pour l'année 2009. Ils sont une référence concernant le climat, le type de terre, et les espèces végétales employées.

Les 18 couverts

• Moutarde : 19kg/ha : 53 €

• Navette (carlinda) : 17kg x 2.63€ = 44.71€

• Gesse : 50 kg/ha x 1.74€ = 86€

• Mélange 1 tournesol/vesce (josse)/sarrasin/phacélie : 121.75€

• Mélange 2 tournesol/pois fourrager/trèfle d'Alexandrie/radis chinois : 78.04€

• Mélange 3 mix agro pour 28 kg/ha : 94,92€

• Mélange 4 pois fourrager/vesce (primula)/sarrasin : 104.25€

• Radis chinois : 10 kg/ soit 49.60€

• Navette (chicon) : 10 kg/ha x 2;63€ = 26.3€

• Trèfle de Perse : 27kg/ha x 3.4€ = 91.80€

• Mélange 5 avoine brésilienne/tournesol/pois/sarrasin/vesce (josse) 93.80€

• Mélange 6 tournesol/navette (chicon)/vesce (primula)/phacélie : 54.54€

• Phacélie : 15 kg x 4.35€ = 65.25€

• Nyger/gesse : 5 + 25 : 30 kg 12.35€ + 43.5€ = 55.85€

• Sorgho : 27kg x 1.5€ = 40.5€

• Trèfle d'Alexandrie : 46 kg/ha x 2€ = 92€

• Trèfle incarnat : 25kg/ha à 2.76€ = 69€

• Trèfle blanc Haïfa : 9.5kg/ha soit 42€

Tableaux descriptif des mélanges

Comment lire le tableau? Ex du tournesol : 12,5 (poids en kg/ha) x 0.8 (prix au kg) et le Prix total : 121,75€/ha.

Le semis

L'implantation a lieu du 20 au 24 août dans des conditions d'abord sèches puis, humides (plus adéquates). Les semis ont demandé quatre jours du fait des nombreux essais et ajustements du semoir à faire. Pour réaliser l'implantation, un déchaumeur 4 m « Geodisc » de chez Agram équipé d'éléments semeurs et d'une trémie frontale « Accord » de chez Kverneland sont utilisés. La profondeur de travail n'excède pas 5-7 cm par bandes de 15 cm. Entre chaqu'une d'elle, le sol n'est pas travaillé, lié à l'inclinaison des disques. Hormis deux passages d'antilimace, aucun herbicide n'a été appliqué.

Moutarde :

Fidèle à sa réputation, elle s'est très bien développée, même là où la densité a été doublée. Elle dépasse 1,30 m par endroit, elle est très compacte étouffant les dicotylédones. Elle pousse vite mais nous avons remarqué que les repousses de vulpin étaient toujours là, à l'abri du couvert.

Navette (carlinda) :

Cette variété n'a pas su montrer son potentiel sur la station. Hormis son système racinaire qui est très développé, comparé à la variété chicon ; son développement foliaire ne couvre pas 40% du sol. De plus, elle dépasse pas 10 cm de hauteur et a beaucoup de feuilles rouges.

Gesse :

N'est pas intéressante en pure, car elle rampe sur le sol sans concurrencer les repousses d'orge et de vulpin, de ce fait, elle paraît inexistante. Son coût élevé (voisin de 85 €/ha) n'en fait pas un couvert compétitif. Elle revient trop chère pour ce qu'elle produit. De plus, elle est très appétante pour les limaces (contrairement à ce qui est raconté) ainsi que pour le gibier. De ce fait, nous n'avons pas réussi à mesurer le volume de la biomasse.

Biomax 1 : tournesol, vesce, sarrasin et phacélie :

Le couvert était assez petit jusqu'au premières gelées. Ensuite, le gibier est venu le paturer. Les phacélies étaient rognées et ne dépassaient pas 30 cm laissant place libre à la concurrence des adventices.

Mélange 2 : radis, pois fourrager, trèfle d'Alexandrie, tournesol :

Le couvert est potentiellement intéressant grâce au radis-trèfle d'Alexandrie qui présentent un bon développement. La crucifère développe des racines de 20 à 25 cm de long et entre 3 et 6 cm de diamètre. Le trèfle d'Alexandrie, quant à lui, a un enracinement facilité du fait de l'éclatement du sol. au final, le couvert est assez dense et atteind ½ mètre avec un tonnage de 1,9 t de MS/ha. C'est un couvert relativement performant.

Mix agro : moutarde, phacélie, sarrasin, vesce, radis antinématode, betteraves et colza.

C'est un couvert intéressant de part son intensité racinaire très marquée dans les 3 premiers centimètres donnant un aspect soufflé et granuleux de la terre surtout réalisé par la phacélie qui présentent de nombreuses racines. C'est un bon couvert opaque qui travaille avec une bonne structure de sol mais, revient cher.

biomax 4 : pois, vesce, sarrasin :

L'essai n'a pas été mesuré du fait de la mauvaise implantation et du paturage excessif du gibier.

Mélange 5 : avoine brésilienne/tournesol/pois fourrager/sarrasin/vesce

C'est un mélange performant, à développement assez bas (50-55 cm et semis tardif) mais compact. Il structure bien le sol en profondeur, surtout l'avoine. La graminée a le gros avantage de monter tout de suite à graine. À la mi-novembre le stade dernière feuille était par endroits atteint et début décembre, on constatait le début de l'épiaison.Le sarrasin et le tournesol n'ont pas d'intérêt visible.

Mélange 6 : navette chicon, phacélie, tournesol, vesce.

Couvert très intéressant pour son développement et son coût bon marché. Compact et relativement bas, il est très concurrentiel. La surface du sol est couverte à 100% laissant place à aucune adventice.

Gesse-nyger

Le nyger s'est bien développé hormis la gesse qui est restée discrète. À la gelée du premier, la seconde a pris sa place et est maintenant bien visible (ci-dessous). La hauteur moyenne du couvert est comprise entre 55 et 60 cm. L'essai est positif, la date de semis optimum serait aux environs du 1er août.

Le sorgho

Il a été totalement dépassé par les repousses d'orge , vulpin et ray-grass.  le couvert n'a pas vraiment poussé, pénalisé par une date d'implantation trop avancée et un temps trop froid. La pesée n'a pu se justifier du fait que les plantes ne dépassaient pas 15 cm et qu'elles avaient un tonnage négligeable (inférieur à 0,5 T/ha).

Trèfle d'alexandrie

25 cm de haut. Très très bonne concurrence sur les repousses de céréales. De plus, il a la capacité de s'adapter aux sols compactés comme les ornières de traitement où l'on n'a remarqué aucune différence de développement. À travailler également ! Il a la capacité de faire un tissu racinaire dense sur les 5 premiers centimètres de profondeur et a une forte capacité de tallage au pied. Il étouffe toutes les repousses de graminées. Il développe une importante végétation et une racine pivot recouverte de nodosités.

Le sarrasin:

semé assez tardivement atteignait à peine 60 cm et était concurencé par le vulpin. La polygonacée n'a pas beaucoup d'éxigence en N, quant à la qualité du lit de semences, la terre doit être bien travaillée, peu pourvue en mulch en surface et indemne de concurrence en graminées. À 50 kg/ha, la densité semble trop faible ou c'est le lit de semences qui est mal rappuyé. Cette contrainte ne s'est pas fait ressentir pour les autres couverts. Le blé noir n'a pas d'intérêt ici.

La phacélie :

S'est très bien implantée. Elle a eu un développement opaque et a étouffé toutes les repouses de graminées et a produit un très bon tonnage mais, reste sensible à la compaction (ornières de traitement).

Les couverts non prélevés : gesce pure, navette pure, trèfle de Perse (inexistant), trèfle incarnat, trèfle de nain Haïfa et radis chinois en plein.

Les conclusions

Des espèces n'ont pas montré leur capacité à bien s'implanter, souvent liée à une date de semis trop tardive ou une concurrence trop importante d'aventices. Il faut donc éliminer : le sorgho, le sarrasin, la navette carlinda, le trèfle de Perse, ... Toutes ces espèces ne sont pas rentrées dans les critères recherchés.

En présence de légumineuses, l'activité biologique s'est accrue. Il y a une multiplication de vers de terre (présence de turricules).

Dans l'ensemble, les couverts ont pompé l'excès d'eau de novembre et laissent un sol perméable et sain, contrairement sur sol nu.

Concernant les trèfles (nain et incarnat) qui demandent plus de temps pour se développer, il est inutile de les implanter à la fin août. La seule possibilité qui leur serait offerte serait la couverture permanente dans un maïs, soit en les semant à la fin de l'été précédent, soit en permaculture (mais plus difficile à maîtriser avec une culture).

Plan des couverts chez JC Leroyer

-Raphaël Decraemere

Agriculteur en système céréalier. Un mélange de pois protéagineux, vesce, sarrasin a été testé sur 7 ha entre un blé et un maïs. L'implantation a eu lieu le 15 août sans préparation préalable du sol. Malgré une application de glyphosate due à la présence des vulpins et ray grass résistants, la végétation a eu du mal à démarrer et après, s'est beaucoup développée.

À la mi-octobre, l'espace est complètement fermé par une végétation très compacte mais, par endroits, il y a une faiblesse de l'agressivité souvent liée à une trop forte densité des repousses de céréales parfois très présente. devenant le 2e tonnage (3,4 t/ha) de tous les essais.

En revanche, le faible système racinaire n'a pas permis une bonne aération du sol (limons). Fin octobre il est tombé 20 mm en une nuit. Le matin suivant, nous sommes allés voir le couvert et nous avons constaté que la terre était sèche et dure à 5 cm de profondeur ! Les racines subsistaient à peine à cette profondeur.

 Au final, avec 65 cm et 3,4 t de MS, c'est le meilleur couvert de légumineuses qui a été mis en place cette année.Suite des observations pendant la culture du maïs.

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Conclusion générale

La mise en place des différents couverts a laissé apparaître quelques contraintes : un lit de semences spécifique selon les espèces utilisées, une mauvaise gestion des repousses de céréales et d'adventices (été sec), une difficile maîtrise des limaces, ainsi qu'une conjoncture climatique assez défavorable (une gelée fin septembre, manque d'eau en début de cycle, grosses quantités de pluie en fin de cycle et un temps froid sur la plus grande partie du cycle).

D'autre part, ceux-ci nous ont permis de remarquer le rôle essentiel de leur présence pour stimuler l'activité biologique des sols en les ameublissant (phacélie et radis), les boostant (pois/vesce/gesce) et en les drainant. Le profil n'est pas compacté mais souple ! Certaines espèces ont montré leurs limites (coûts et développement) pendant que d'autres se sont montrées très performantes.

Les mélanges ont marqué le pas du fait de la diversité variétale implantée, car toutes les espèces sont complémentaires entre elles (légumineuses, crucifères, graminées...) et par conséquent, forment des biomasses plus importantes. À l'inverse, les essais avec une seule espèce ne répondent pas toujours aux attentes : mauvaises levées, concurrence des adventices... et les biomasses sont parfois décevantes voire négligeables.

À l'échéance de ces essais, les agriculteurs ont exprimé leur grande satisfaction et s'engagent à recommencer pleinement pour la prochaine campagne. Mais reste le problème de destruction totale des espèces hivernales qui se cantonne pour le moment à la chimie. Les espèces gélives (phacélie, moutarde ou nyger) peuvent être dégradées par voie naturelle (gel) ou mécanique (déchaumage ou roulage par temps de gel). Les techniques de destruction seront le cheval de bataille pour l'année 2009!

2) Suivi de l'après-couvert avec la culture du maïs

Chez JC Leroyer

La parcelle a été décompactée dans les tournailles uniquement du fait du trafic important lors du semis des couverts.

11 juin, le maïs se développe rapidement après les pluies des jours précédents, mais l'effet couvert n'est pas encore visible.

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